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Des religieux établirent très probablement leur lieu de vie dès le début, à un endroit nommé Faissia ou La Faissie, situé sous le Saint-Eynard, à environ 1100 mètres d'altitude. À cet emplacement, une petite plateforme, à peine large de trois mètres, est accessible par un sentier provenant du col de Vence. La plateforme s'étend sous la roche sur une profondeur d'un à deux mètres, créant ainsi un abri naturel. En dessous de la plateforme, un glacis faiblement boisé mais fortement incliné (où l'on peut apercevoir des chamois) aurait pu être autrefois utilisé pour la culture ou l'élevage (volaille, chèvres ?). Des bassins de rétention d'eau sont encore visibles, ainsi que des ruines de petits murs délimitant probablement des cellules sous la roche. Un escalier abrupt taillé dans le roc descend de la plateforme vers le glacis. De nombreuses cupules et bassins sont taillés dans le roc sous la roche, possiblement datant du néolithique, voire même antérieurs à l'ermitage connu. On peut distinguer les traces de l'ermitage avec ses pierres de taille soignées et bien travaillées qui subsistent encore au sol, des tailles directes dans le roc pour l'escalier, les bassins et les cupules. L'eau suinte au-dessus des bassins, provenant de plusieurs sources. Ces vestiges se situent sur le sentier menant vers le Pas Guiguet. Une légende raconte que Saint Bruno et ses compagnons auraient, dans un premier temps, occupé cet endroit exigu avant de s'installer à Casalibus. Par la suite, Saint Eynard, leur contemporain et ami, aurait choisi ce lieu pour y établir son ermitage. Pour s'y rendre depuis le col de Vence, on emprunte un sentier GR, le chemin de Saint Bruno d'ailleurs. Au milieu du 18e siècle, l'endroit semblait abandonné. La cloche de sa chapelle, datant de 1670, se trouve encore au clocher de l'église de Biviers. L'endroit fut ravagé par un incendie peu avant la Révolution, à la suite d'une maladresse de charbonniers. L'emplacement a été vendu comme bien national en 1792.
Il est essentiel de souligner que l'ancien ermitage se trouve sur la ligne de la Dame.
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Selon la légende, Saint Eynard, compagnon de Saint Bruno, fut l'un des co-fondateurs des Chartreuses à travers le monde. Sa vie fut marquée par une dévotion profonde et une quête spirituelle constante. Il est rapporté qu'il vécut jusqu'à l'âge remarquable de 126 ans, une information authentifiée par des documents provenant de la communauté Chartrousaine.
Saint Eynard a choisi de mener une vie d'ermite dans la région où se situe aujourd'hui le fort du Saint Eynard, une sangle rocheuse au cœur des montagnes. Cet endroit isolé offrait l'environnement propice à sa méditation et à sa communion spirituelle. Son existence était dédiée à la prière, à la contemplation et au service des autres, incarnant ainsi les valeurs profondes de la foi chrétienne.
Son influence spirituelle s'étendit bien au-delà de sa vie, laissant une empreinte indélébile dans la fondation des Chartreuses à travers le monde. Sa mémoire est célébrée et honorée dans l'histoire de la spiritualité chrétienne, rappelant la puissance de la foi et de la dévotion dans la quête de l'élévation spirituelle.